En 2014 avec le « mouvement des parapluies » ainsi qu’en 2019 avec les grandes marches pacifiques les Hongkongais se sont mobilisés en faveur de la démocratie et souhaitaient que Pékin respecte les libertés accordées par l’accord de rétrocession. En effet, Hong Kong est une ancienne colonie britannique qui fut rétrocédée en 1997 à la République populaire de Chine en tant que région administrative. Elle devait bénéficier d’un statut qui lui conférais un haut degré d’autonomie. Ce statut repose notamment sur le principe « un pays, deux systèmes » selon lequel, Pékin devait respecter le système économique capitaliste présent à Hong Kong jusqu’en 2047. Cependant, observant leurs libertés reculées petit à petit et l’instauration de l’emprise chinoise les Hongkongais se sont mobilisés pour exprimer leurs aspirations démocratiques.
Après les manifestations de 2019, le chef de l’exécutif, John Lee, missionné par Xi Jipping pour faire régner l’ordre à Hongkong souligne que « les menaces sur la sécurité nationale sont réelles ». Pour lui cela justifie alors l’instauration d’une nouvelle loi pour mettre au pas la société civile. Cette loi sur la sécurité nationale jugée nécessaire par l’exécutif hongkongais pro-pékin vise selon eux à prévenir, réprimer et punir quatre actes : la sécession, la subversion pour tenter de renverser le gouvernement, le terrorisme et la collusion avec des forces étrangères, c’est à dire faire appel à des puissances étrangères pour nuire à la sécurité nationale de la Chine.
Tout d’abord, au nom de cette loi la Chine a pu renforcer sa main-prise en réprimant tout ceux qui ne lui prête pas allégeance. Par conséquent, un climat d’angoisse permanent s’est instauré empêchant les individus d’exprimer des revendications pro-démocratiques. Kong Sam, membre d’une association étudiante à été jugé coupable de subversion à l’âge de 23 ans et condamné à 34 mois de prison pour avoir distribué des bonbons à des détenus.
Ensuite, l’emprise ne cesse de croître en raison de l’imprégnation de l’ambition chinoise dans l’ensemble de la société civile et son contrôle sur celle-ci.
D’une part, on retrouve une forte censure des groupes audiovisuelles publiques, mais aussi privé qui doivent s’autocensurer et respecter les narratifs donnés au risque de se faire accuser de « sédition ». Ce fut le cas du rédacteur en chef du site d’information Stand News considéré comme pro démocratique.
D’autres part, la mainmise du Parti communiste passe depuis 2023 par l’éducation. Ils ont refait les programmes scolaires pour rééduquer la jeunesse avec la mise en place de cours d’éducation patriotique. S’instaure par la même occasion un véritable révisionnisme historique. Dans les manuels scolaires ne sont présents que les aspects positifs de la Chine et des pans de l’histoire sont omis comme la révolution culturelle mené par Mao Zedong qui a engendré des millions de mort. De même, sur la chaîne RTHK devenue la chaîne porte parole du pouvoir toute les archives avant 2020 ont été supprimées, plus aucun document faisant référence aux manifestations de 2019 sont disponibles.
Ainsi, la domination de la Chine sur Hong Kong ne cesse de s’accroître en s’intériorisant au sein de la société civile rendant les espoirs d’une opposition démocratique au gouvernement pro-Pékin de plus en plus faibles.
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