Selon l'ONG Save the Children, ces attaques continuent de croître. Plus de 1 680 élèves ont été enlevés dans des écoles nigérianes entre 2014 et 2022. En conséquence, plus de 18 millions d’enfants ne vont plus à l'école, et les enseignants se retrouvent forcés de donner des cours à domicile. Le fléau des enlèvements est tel que le nord du Nigeria bat des records, avec une moyenne de 10 kidnappings par jour.
Depuis l’enlèvement de 276 lycéennes à Chibok le 14 avril 2014 par Boko Haram, ce genre d’attaque se multiplient. Initialement, ces actes s’inscrivaient dans une guerre idéologique. le groupe djihadiste trouvait cela comme un bon moyen d’exprimer sa volonté d’interdire l'éducation des femmes. Aujourd'hui, les enlèvements sont orchestrés par des gangs criminels, motivés par l’appât du gain.
L’essor de ces bandes criminelles augmente la fréquence des attaques, ciblant surtout les axes de transport, les écoles et les domiciles. Dans les zones rurales, peu surveillées par les forces policières, les habitants doivent abandonner leurs maisons la nuit pour se réfugier en ville. Les conditions de séquestration des victimes dans la forêt sont terribles. Mariam Idris, victime d’un enlèvement en 2022, raconte avoir été séquestrée pendant 6 mois, avec pour seule nourriture des os, subissant menaces et coups de fouet.
La situation s'est généralisée, et certains citoyens utilisent ces méthodes pour gagner de l’argent, rendant le recours à la violence presque banale.
Le gouvernement nigérian est incapable de maîtriser cette vague de violence. Bien que le gouvernement de Bola Tinubu ait promis de lutter contre l’insécurité, l’État dispose de seulement 500 000 soldats et policiers pour 220 millions d’habitants. Leur efficacité reste alors limitée face au trafic d'armes ; plus de 350 millions d’armes illégales circulent. En réponse, des villages organisent leurs propres milices d’autodéfense. Cette option est souvent perçue par les citoyens comme plus fiable que la police, affectée par la corruption omniprésente dans le pays.
Ainsi, depuis 2014, les enlèvements initié par le groupe Boko Haram ne cessent de s’accroître avec le développement de bandes criminelles qui kidnappent des personnes par pure appât du gains. La généralisation de ces actes poussent certains citoyens en difficulté économique faute de moyens à se tourner également vers ces pratiques inhumaines et illégales pour gagner de l’argent.
Source : Arte, le Monde, BBC