Le parti se montre confiant pour l’élection de la chambre haute qui se tiendra le 19 novembre, l’Union Démocratique du Centre (UDC) n’avait jamais enregistré un si bon score. En effet, c'est un socialiste, Alain Berset, qui est à la tête de la confédération suisse depuis 2018 ; et aux dernières élections législatives en 2019, les vainqueurs étaient les Verts. Mais cette victoire est sans grande surprise.
Retour sur les différents facteurs qui peuvent expliquer pourquoi les suisses ont été convaincus par l’UDC.
La majorité remportée par le parti de Balthasar Glättli il y a quatre ans a été fortement influencée par la vague de mouvements écologistes qui avait traversé l’Europe. Ces groupements ont donné lieu à des manifestations, et à une sensibilisation générale de la population aux divers problèmes écologiques. Ils ont surtout bénéficié d’un large traitement médiatique. Dorénavant, les médias sont plus critiques à l’encontre des actions récentes proférées par les militants écologiques ; ces dernières ont d’ailleurs pu provoquer de l’agacement, et de l’incompréhension.
Nicolas Walder, le vice-président des Verts, apporte son explication quant à cette baisse d’obtention des voix : « Je crois que la population a été amenée vers d'autres priorités. ». En effet, la Suisse a connu une inflation récente, qui a engendré la baisse du pouvoir d’achat, la hausse des cotisations d'assurance maladie… Des problèmes qui occupent certainement davantage l’esprit des suisses que le climat.
La lutte contre l’immigration est un des combats principaux de l’UDC, tandis que la Suisse a connu une vague importante d’immigration ces dernières années. Durant la campagne, des candidats ont soutenu qu’immigration rimait avec criminalité, et saturation des infrastructures. Ils ont aussi établi un lien avec l’augmentation du montant des loyers, des embouteillages, des problèmes de train, du prix de la consommation d’électricité. Différents discours provoquant de la peur chez certains, car ils font allusion à des enjeux qui touchent la vie quotidienne de 8.8 millions de citoyens suisses. Le lundi 23 octobre, le président du groupe parlementaire de l’UDC Thomas Aeschi a confié « La situation de la sécurité n'est plus la même qu'avant ». Il faut d’ailleurs préciser que leur score s’est avéré être particulièrement bon lors des élections de 2015, quand le pays connaissait un contexte similaire dû à la crise de la politique migratoire européenne.
Depuis que la Suisse a conclu l’Accord sur la libre circulation des personnes avec l’Union Européenne le 21 juin 1999, la migration a augmenté. Par ailleurs, l’invasion russe en Ukraine, survenue le 24 février 2022, a provoqué l’arrivée de 80 000 réfugiés sur le territoire de la confédération suisse. La droite populiste se distingue en déployant l'argument de la neutralité stricte. Les représentants de l’UDC avaient d’ailleurs signifié leur désaccord avec l’alignement du gouvernement, avec les sanctions prises par l’Union Européenne envers la Russie. De quoi faire monter le rejet de cette dernière, mais également de l’immigration.
Historiquement, l’Union démocratique du Centre était le parti soutenu par les paysans et les petits travailleurs indépendants. Au tournant des années 90, les membres du parti ont commencé à soutenir des idées propres au nationalisme conservateur, ainsi que des arguments du populisme.
La manière de voter de la population est également à prendre en considération quant aux résultats des élections. Le taux d’abstentionnisme serait proche des 45% selon les sondages réalisés antérieurement au vote ; ce qui provoque donc un impact sur la réelle représentativité de la volonté de la Nation.
De toute évidence, la droite conquit de plus en plus en Suisse. L’Union Démocratique du Centre est dorénavant le premier parti politique du pays, en détenant 55 sièges au Conseil national. La désignation des membres du nouveau gouvernement suisse se fera le 13 décembre prochain.