Parmi ces sujets figurent les politiques étrangères, notamment le rôle des États-Unis en tant que médiateur dans les conflits internationaux, une fonction qui pourrait influencer les événements à venir. Cette lutte pour la conquête de l’opinion publique se manifeste particulièrement dans des États clés qu’on appelle les “swing states”, comme la Pennsylvanie, qui se distingue par ses stratifications sociales entre les zones urbaines et rurales.
C'est dans ce contexte que Donald Trump a tenu un meeting en Pennsylvanie, où il a consacré quelques minutes à la guerre en Ukraine en la transformant en argument électoral en promettant de la faire cesser: “ if I win this election, the first thing I'm going to do is call up Zelensky and call up president Putin And I'm going to say you got to make a deal”. Cela reflète une véritable minimisation des enjeux du conflit russo-ukrainienne.
Trump soutient que la guerre n’aurait jamais eu lieu s’il avait été élu président, affirmant qu'un accord aurait été possible grâce à une meilleure communication entre les États-Unis et la Russie, critiquant ainsi Joe Biden. Trump dresse une vision idéalisée d’un monde sans guerre, omettant le précédent de l’invasion de la Crimée en 2014. Son discours, teinté de pathos, séduit un public peu familier des complexités diplomatiques.
Bien qu’il promette de réagir, son mandat a été marqué par une “amitié” avec Poutine, trahissant un certain parti pris et soulevant des inquiétudes pour la démocratie et la place des États-Unis sur la scène internationale. il minimise l'imprévisibilité de Poutine, soulevant des questions sur sa capacité à négocier efficacement.
On se demande si les États-Unis sous Trump deviendraient une puissance décroissante, incapable de coordonner son smart power et de s’affirmer sur la scène internationale, ou au contraire, une nation exerçant un leadership mondial dominant.
Trump maximise le rôle des États-Unis dans la résolution des conflits mondiaux tout en promouvant son idéal “Make America Great Again”. Trump souligne la responsabilité qu'auraient les États-Unis envers la communauté internationale. Il insinue que son leadership aurait empêché la guerre et il tient Biden pour responsable de la dégradation de la situation mondiale. Dans ce contexte de tensions accrues, Trump critique le président ukrainien en insinuant que l'Ukraine profite des aides américaines. Cette approche contraste avec sa prétention à vouloir être un médiateur dans le conflit. Cependant, la rhétorique de Trump repose souvent sur des attaques personnelles et des agressions verbales qui s’opposent à la diplomatie.
Trump minimise la gravité de la guerre en Ukraine et se présente comme un sauveur apte à gérer la première armée du monde. Pour ce faire, il rappelle également ses actions face à la Chine. A travers ce récit, il continue de se poser en protecteur de l’ordre mondial. Son discours se distingue par un lyrisme persistant, évoquant des émotions fortes, notamment lorsqu'il mentionne les “young boys and old men” envoyés au combat, ce qui crée une identification émotionnelle chez son auditoire.
L’analyse de la rhétorique de Trump révèle qu’elle est suffisamment bien structurée malgré ses incohérences, lui permettant de convaincre son auditoire. Cependant, Trump amplifie les théories du complot et contribue à la désinformation. Son discours est controversé dans l’opinion publique. De nombreux membres du parti républicain en faveur de Trump tendent à soutenir une réduction de l’aide étrangère, tandis que les démocrates et les experts en sécurité nationale plaident généralement pour un soutien continu à l’Ukraine.
La campagne de Donald Trump repose ainsi sur des promesses non vérifiées, des attaques personnelles, et une vision simpliste de la politique internationale soulevant des préoccupations majeures concernant l'avenir des relations internationales des États-Unis et la solidité de ses engagements. L'élection de Trump pourrait marquer un tournant décisif dans la politique internationale américaine, sapant les alliances traditionnelles et modifiant l'équilibre des pouvoirs.
Source image : Marco Bello / Reuters